Aujourd’hui, Felix et Ludo vous propose de découvrir le jeu sous un aspect différent. Pourquoi joue-t-on ? D’où vient le jeu ? Le jeu est-il l’apanage de l’homme ? Est-il nécessaire pour notre bien-être ? 

Réfléchissons ensemble au sens du jeu : parlons peu, parlons jeu !

 

Le jeu, en fait, ça veut dire quoi ?

L’origine du terme « jeu », jocus en latin, ne fait pas référence à une action réservée aux enfants et intégrant une notion de plaisir. Il fait en réalité plus largement référence à une plaisanterie verbale ou un badinage.

C’est au Moyen-Âge seulement qu’il prend le sens qu’on lui connaît aujourd’hui. Il fusionne avec ludus qui donnera “ludique” !
Il désigne alors : 

  • Des activités ludiques, organisées selon des règles (comme les échecs) 
  • Les activités avec des enjeux d’argent (comme les dés) 
  • Des représentations théâtrales (jeu des rôles)

 

Et avant, le jeu, il servait à quoi ?

A l’origine, le jeu est éminemment symbolique puisque étroitement lié à la célébration du sacré. Dans les temps primitifs, il témoignait de l’organisation du cosmos. Jouer était une façon de s’approprier cet univers organisé, de le limiter, de le comprendre. 

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  1. L’ancêtre du football, la pelote amérindienne s’inscrit dans cette lignée (illustration ci-contre). Le but des joueurs était de faire passer une balle à l’intérieur d’un cerceau en la frappant de la hanche. La balle symbolisant l’astre solaire ne devait en aucun cas toucher le sol, synonyme de chaos. La balle traversant le cerceau serait une image du lever, du coucher du soleil ou d’un équinoxe. Le jeu serait en ce sens le symbole d’un affrontement entre les divinités nocturnes et diurnes et le terrain de jeu représenterait les Cieux. 
  2. La marelle c’est bien le jeu du ciel, de la terre et de l’enfer. Le schéma est linéaire et l’assemblage de chaque case forme une croix. Le joueur doit traverser les différentes cases en gardant l’équilibre et en évitant les obstacles (le palet jeté). Un véritable parcours initiatique, ce jeu de cour de récré !
  3. Enfin, les jeux de hasard, comme ceux intégrant des dés, renferment beaucoup de mysticisme. Chez les Romains, c’est le coup du sort, les Dieux décident du destin des hommes. Ils décident s’ils seront chanceux ou non ! La célèbre phrase de César franchissant le Rubicon l’illustre : Alea jacta est signifie « les dés sont jetés ».

 

Le jeu au cœur des sociétés, un besoin de l’homme ? 

Image4Une des caractéristiques particulièrement intéressantes du jeu est son aspect social. On dit bien « jeu de société », il se vit et s’exprime à plusieurs mais il est aussi reflet et moteur.  

Johan Huizinga, historien spécialiste de la culture, a étudié la place du jeu comme objet culturel. Il titre son ouvrage « Homo ludens » : l’Homme qui joue. Après Homo sapiens et Homo faber, l’homme aurait en son essence un penchant naturel pour le jeu. 

Le jeu serait donc un élément structurant de nos sociétés. Si l’on remarque que le jeu est indéniablement présent dans notre enfance et qu’il participe à notre construction, qu’en est-il de l’homme adulte ? 

Chez Felix et Ludo, nous valorisons le jeu comme support d’apprentissage, validé par les neurosciences. Seulement, le jeu n’est pas uniquement un moyen d’apprentissage. Il est aussi garant du bon fonctionnement social ! 

 

Retour à la Grèce Antique…

Chez les Grecs, le jeu était quelque chose de sérieux. On leur doit quand même les JO !  Ces événements rythmaient leurs années : jeux Olympiques en faveur de Zeus, jeux pythiques pour Apollon… Véritables cérémonies publiques périodiques, ils représentaient également une halte dans les guerres pour s’affronter différemment. 

Dans l’Antiquité, les jeux pouvaient être scindés en deux catégories : 

→ Les jeux dionysiaques issus du dieu Dionysos, dieu du vin, des excès, de la folie et de la démesure.Image7 Image6
→ Les jeux apolliniens dont le nom vient d’Apollon, dieu des arts.

 

Si les jeux apolliniens étaient plus réglés, ce sont les jeux dionysiaques qui intriguent par leur caractère plus excessif. Jouer permet à l’homme de se sortir de soi. Pendant un instant, le joueur oublie ces contraintes pour se focaliser seulement sur son jeu et atteindre le flow. 

Le jeu agirait donc comme une échappatoire de violence. On y combat son adversaire pour de faux mais avec sérieux. On comprend ici peut-être mieux le lien avec le théâtre. Ce fut une occupation culturelle longtemps obligatoire chez les Romains et qui permettait la catharsis, la purgation des passions par le spectacle du jeu tragique. 

Le jeu permettrait donc de former l’enfant à la vie active, à l’instar des Princes de la Renaissance qui jouaient aux échecs pour apprendre à régner. Si aujourd’hui le jeu a perdu son caractère sacré, jouer permet toujours d’assumer le poids du réel. Seulement, c’est une expérience qui se vit dans un environnement sécurisé. 

 

« L’homme ne joue que là où, dans la pleine acception du mot, il est homme, et il n’est tout à fait homme que là où il joue. »
Friedrich von Schillerdans.  

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Article écrit par Ilona Niang.

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